La RDR c’est quoi ?

Le terme « réduction des risques » fait son apparition en France dans le champ des toxicomanies au début des années quatre-vingt-dix. C’est une traduction approximative de l’expression anglaise « harm reduction », dont le sens littéral est plutôt « réduction des effets nuisibles sur la santé », ou encore « réduction des dommages » (sous-entendu « causés par l’usage des drogues »).

C’est donc une démarche qui consiste à soutenir les personnes et trouver avec elles des solutions adaptées à leurs pratiques et dans le respect de celles-ci afin de réduire les risques de contamination et/ou de transmission du VIH et des hépatites.

La réduction des risques concerne tous les usages, qu’ils soient expérimentaux, récréatifs, ponctuels, abusifs ou inscrits dans une dépendance. La réduction des risques peut également s’adresser aux personnes qui s’apprêtent à consommer une drogue pour la première fois.

Cette approche s’inscrit dans une démarche de promotion de la santé physique, mentale et sociale. La réduction des risques se distingue de la prévention de l’usage et des traitements, dont elle se veut complémentaire.

La réduction des risques se propose de promouvoir la santé, le bien être, la dignité et la citoyenneté des usagers de drogues. Cette approche socio-sanitaire de l’usage de drogues est parfois en tension avec d’autres enjeux, notamment sécuritaires et répressifs.

Les constats

  • une société sans drogues n’existe pas

  • le risque zéro n’existe pas

  • la notion de risque est relative

  • la prohibition des drogues maximalise les risques

  • une information objective n’est pas incitatrice

Les valeurs

  • reconnaître l’usager de drogues comme une personne à part entière

  • ne pas juger la consommation de drogues

  • reconnaître des finalités propres à la réduction des risques

  • affirmer le droit de l’usager de drogues à la participation sociale

Principes d’intervention

  • ne pas banaliser l’usage de drogues

  • donner aux usagers de drogues les moyens de réduire les risques

  • encourager les prises de responsabilité des usagers de drogues

  • aller à la rencontre de l’usager de drogues dans son milieu de vie

  • faire participer les usagers de drogues

  • faire évoluer les représentations sociales sur les usagers de drogues

  • sensibiliser les professionnels de différents horizons aux interventions

  • développer une réflexion et une évaluation constantes

Charte de la Réduction des Risques Modus Vivendi (Belgique)

Une véritable réduction des risques implique de placer les usagers au centre des actions. C’est le sens qu’il faut donner aux objectifs d’autodétermination, de revendication de l’usage, et d’identité d’usager

La RdR peut se résumer ainsi

Il vaut mieux ne pas consommer de drogues mais

  • si on consomme, mieux vaut ne pas utiliser la voie injectable

  • si on injecte, mieux vaut utiliser du matériel stérile et ne pas le partager

  • si on doit tout de même utiliser son matériel, il faut le nettoyer à l’eau de javel et à l’eau claire……..

    C’est partir de l’usager-e et de ses pratiques dans le but de minimiser les risques sanitaires de ses consommations, en fonction de sa volonté de les réduire, en ayant le maximum d’informations en main pour objectiver la situation.