C’EST QUOI ? A QUOI CA RESSEMBLE ?
La kétamine est un hallucinogène dissociatif, classée dans les perturbateurs et les dépresseurs du système nerveux central, qui possède une structure proche du pcp (phéncyclidine).
Utilisée en médecine générale et vétérinaire comme anesthésiant, son usage à des fins récréatives est interdit dans les années 90.
Noms utilisés : Kéta, Ké, Ket, Spécial K, Kitkat, Vitamine KP… ou parfois selon la provenance (indienne, anglaise) ou selon son usage premier (humaine, vétérinaire)
Présentation : poudre cristalline blanche ou sous forme liquide incolore. On la trouve plus rarement sous forme de cachet vendu comme de l’ecstasy.
Modes de consommation :
sniffée : les prises s’effectuent par de plus petites traces comparativement à la majeure partie des substances consommées en snif
ingérée : sous forme de cachet et/ou parachute, voire diluée dans une boisson : ces modes de prises restent méconnus mais semblent avoir des conséquences sur le système digestif.
injectée : la voie intramusculaire présente moins de risque que la voie intraveineuse. Le produit est particulièrement corrosif pour le système nerveux.
EFFETS RECHERCHES
EFFETS RECHERCHES
Quelque soit la substance consommée, les effets dépendent à la fois du produit (dose, pureté…), de l’individu (ses attentes, son accoutumance, sa fréquence d’usage, son mode de consommation, ses caractéristiques psychiques et physiques…) et de l’environnement dans lequel se passe la prise.
Les effets à dose modérée : sensation de flottement, euphorie – coordination difficile des mouvements – modification de la perception de l’environnement
A plus forte dose : perte de l’équilibre, indifférence à la douleur (attention aux chutes) – perte des repères spatio-temporels – troubles de la mémoire, troubles de la vision (hallucinations) – confusion et altération du jugement
A très forte dose : phénomène de décorporation (état où l’esprit semble être détaché du corps). Cet état est vécu comme particulièrement intense selon les personnes, le moment et l’environnement. Il peut être traumatisant.
Comme la plupart des substances psycho-actives, la prise de kétamine comprend 3 phases :
Montée : effets particulièrement rapides : 10 à 20mn
Plateau : dure de 30 mn à 2h selon la dose et les mélanges réalisés
Descente : variable, elle s’accompagne souvent d’une fatigue due au produit lui même et aux efforts physiques réalisés, parfois de l’angoisse et un sentiment dépressif. Elle peut durer plusieurs jours.
LES EFFETS C’EST AUSSI
Le bad trip : sensation de mal-être, désirs morbides, sentiments d’inquiétude, hallucinations violentes.
Le K hole : malaise, trou noir : perte de la mémoire, perte de la conscience, endormissement, semi-coma pouvant s’accompagner d’une dépression respiratoire puis d’un arrêt cardiaque.
Maux d’estomac – nausées – perturbation du système urinaire – douleurs articulaires – crises d’épilepsie
La consommation répétée de kétamine peut altérer la capacité de mémorisation. Elle pourrait avoir des conséquences sur le moyen terme non négligeables sur l’estomac, les systèmes digestif et urinaire.
ACCOUTUMANCE ET DEPENDANCE
« Accoutumance = tolérance (physiologique ou produit) + dépendance »
Tous les produits psycho-actifs peuvent engendrer une dépendance psychologique et /ou physique. La dépendance dite « psychique » est due aux liens complexes qui se tissent entre l’usager (ses attentes, ses manques, ses désirs), le produit et le contexte de vie. La dépendance dite « physique » est directement corrélée à un besoin physiologique pour soulager le corps face au manque du produit. La dépendance s’installe bien souvent avant que l’usager ne s’en rende compte.
L’accoutumance à la kétamine est très rapide. Une consommation répétée se traduira le plus souvent par une augmentation des doses pour obtenir des effets similaires aux premières prises.
La dépendance physique n’est pas avérée, mais la dépendance psychique peut être forte.
SURDOSE / OVERDOSE
Définition:
Intoxication qui peut survenir à la suite d’une consommation excessive du produit ou à la présence d’un produit de coupe
particulièrement toxique pouvant aller jusqu’à l’arrêt des fonctions vitales de l’organisme.
L’OD de kétamine se caractérise en premier lieu par l’endormissement de la personne, mais peut aller jusqu’à l’arrêt respiratoire, puis l’arrêt cardiaque.
Les risques sont accrus si :
Mélange kétamine + alcool ou médocs – première prise – reprise de consommation après un arrêt temporaire (cure, incarcération) produit de provenance différente que celui consommé habituellement – prise d’une quantité trop importante.
En cas d’overdose : Restez calme. Mettre la personne en Position Latérale de Sécurité (sur le côté) pour éviter l’étouffement, prévenir les secours (15 SAMU, 18 Pompiers, 112 depuis un portable même sans crédit). Seules infos nécessaires : l’état de la personne + lieu précis où elle se trouve. Une fois le personnel médical sur place, signalez lui les produits consommés, il est tenu au secret professionnel.
Surveillez la respiration. En cas d’arrêt respiratoire : entamer un « bouche à bouche » pour éviter l’arrêt cardiaque qui survient en moyenne 3 minutes après.
Si les secours ne sont pas prévenus, il est primordial de veiller sur la personne. Cela inclus de surveiller sa respiration afin de vérifier que celle-ci ne s’arrête pas, être vigilant aux étouffements et aux vomissements. Cette surveillance est particulièrement importante dans les 2 premières heures.
POUR REDUIRE LES RISQUES
Etre en bonne condition physique et mentale (fatigue, déprime ou faiblesse psychologique peuvent transformer le voyage en cauchemar!)
A chaque nouveau produit, son test : une demi dose suffit pour tester les effets.
En cas de doute sur l’efficacité du produit, toujours espacer les prises d’au moins 2h permet d’éviter une montée violente et/ou la surdose. Espacer les prises permet en outre d’éviter les risques de d’accidents, dépendance et/ou troubles psychologiques
Le partage des pailles, seringues + petit matériel d’injection ainsi que les embouts de pipes = risques de transmission hépatites et/ou VIH. Autant que possible, utilisez du matériel propre et à usage unique.
Chaque mode de consommation comporte des risques qui lui sont propres (dans le cas de l’injection ou l’inhalation, ceux ci sont plus importants), pour les réduire au maximum :
En cas sniff : surface propre ; paille perso ; produit bien écrasé. Sniffer provoque des micro lésions nasales, se rincer le nez avec de l’eau et/ou du sérum physiologique permet d’entretenir ses sinus
En cas de shoot : seringue et petits matériel à usage unique = augmentation des risques de « poussières » et d’infections
Les hallucinogènes peuvent pousser à des actes inconsidérés. L’environnement entier peut représenter un danger dans des états altérés de conscience. Autant que possible choisir un lieu calme et dont l’environnement présente le moins de danger pour effectuer la prise. Rester vigilant, la proximité d’étendue d’eau, de précipice, de feu, augmente considérablement les risques d’accidents corporels.
La kétamine est un anesthésique : attention aux blessures, aux chutes qui peuvent être graves sans être douloureuses sur le coup
Consommer seul ou isolé augmente les risques d’accidents
Autant que possible prévoir un temps de repos suffisant après la prise pour récupérer (souvent descente = déprime, épuisement)
Manger au moins un petit repas par jour, même sans avoir faim, est important pour le corps.
La consommation de produits psycho-actifs entraîne une modification des perceptions, de l’attention, de la concentration… Restez vigilant lorsque vous devez entreprendre des activités à responsabilités surtout lorsqu’elles impliquent les autres.
Fais tes choix, ne les impose pas aux autres !
Attention à la désinhibition et en cas de rapports sexuels, bien penser au gel et aux préservatifs (pour éviter la rupture de préservatif) qui permettent de se protéger efficacement du VIH et autres IST.
La consommation de kétamine est fortement déconseillée en cas de troubles /faiblesses psychologiques, d’épilepsie, de problèmes cardiovasculaires et rénaux.
RAPPEL
En France, l’usage et la détention de drogue sont interdits et sévèrement punis par la loi (les peines encourues pouvant aller jusqu’à 10 ans d’emprisonnement et 500 000€ d’amende cf : code pénal et code de la santé publique.
ENJEUX
L’interdit légal génère des risques spécifiques. En effet, le prix des drogues fixé par les dealers est élevé, certains usagers parviennent à gérer leur consommation, d’autres, pour faire face au coût de celle-ci, commentent des délits. De plus, par le seul fait que la consommation soit illégale, le consommateur qui souhaiterait avoir accès aux soins (autres que le sevrage) peut rencontrer des difficultés. Enfin, les réactions de rejet de l’entourage (famille, conjoint, ami-e-s, collègues, employeurs…) peuvent provoquer l’isolement social du consommateur. La répression de la consommation empêche par ailleurs un contrôle de la qualité des produits et produits de coupe qui peuvent représenter de réels dangers.