Champis

C’EST QUOI ? A QUOI CA RESSEMBLE ?

Les champignons hallucinogènes sont classés dans les perturbateurs du système nerveux central et possèdent des propriétés hallucinogènes. Les principes actifs sont la psilocine et la psilocibine dont les proportions sont variables d’une variété à l’autre et d’un champignon à un autre.

Noms utilisés : Psilo, Psi, Champi, Popotes, Champ’, Mush, Mushroom, Champotes… ou selon la provenance mexicains, hawaïens, équatoriens…
Présentation : principalement sous 2 formes : frais ou séchés. Plus rarement, on peut trouver des truffes, dont les effets sont aussi variables que pour les champis.
Forme de consommation : par ingestion, préparés ou non, éventuellement infusés, plus rarement macérés dans des alcools, leur goût est amer.

Il est impossible de connaître la dose de principe actif contenu dans un champignon ! (sauf par étude en labo). De plus, leur identification peut être très délicate.

EFFETS RECHERCHES

Quelque soit la substance consommée, les effets dépendent à la fois du produit (dose, pureté…), de l’individu (ses attentes, son accoutumance, sa fréquence d’usage, son mode de consommation, ses caractéristiques psychiques et physiques…) et de l’environnement dans lequel se passe la prise.
Les effets des champignons hallucinogènes sont proches de ceux du LSD mais d’une plus courte durée. L’intensité des effets dépend à la fois de l’espèce consommée, de la manière dont les champis ont été cultivés, conservés et préparés.

Les effets peuvent comporter :
Fou rire – euphorie – relaxation – baisse de la concentration – invalidation des raisonnements logiques – illusion sensorielle – perte de notion du temps et de l’espace – hallucinations – expérience mystique – sensation d’omniscience, de clairvoyance
Attention, certains champignons peuvent être particulièrement puissants.

Comme la plupart des substances psycho-actives, la prise de champis comprend 3 phases :
Montée : plus ou moins longue selon la consommation ; de 30 mn à 1h30
Plateau : dure de 2 à 3h. Les effets peuvent se faire ressentir jusqu’à 6 ou 7h après l’ingestion.
Descente : 2 à 6h pendant lesquelles il est souvent difficile de trouver le sommeil. Durant les jours suivants, il peut survenir un sentiment de lassitude, de fatigue, un manque de motivation voire un état dépressif.

LES EFFETS C’EST AUSSI

Au niveau physique :
Nausées – ralentissement du rythme cardiaque – tremblements – hypotension artérielle – sensation de froid – dilatation des pupilles – éruption cutanée – sentiment de fatigue (jambes coupées)
Au niveau psychique :
Sensation de peur, voire d’angoisse – sentiment de persécution, voire de paranoïa – renfermement sur soi (introspection) ou ré-émergence de souvenirs oubliés.
Les sensations physiques et psychiques peuvent conduire au « bad trip ».

« BAD TRIP »

Etat dominé par la peur (voir peur panique), confusion, sensation effrayante de perte de contrôle ; l’environnement entier devient angoissant. C’est le risque majeur pour toute consommation d’hallucinogènes même chez une personne initiée. Les bad trips provoqués par les hallucinogènes peuvent avoir des conséquences graves à court terme (tentative de suicide, actes violents) mais également à moyen et/ou long terme (traumatismes irréversibles et/ou troubles psychiques durables).

Conseils face à un bad trip : surtout ne pas laisser la personne seule, garder son calme pour ne pas la paniquer davantage, la mettre au calme (un changement d’environnement peut être bénéfique), lui rappeler qu’elle est sous l’effet d’une drogue qui va se dissiper, ne pas être oppressant, éviter de la contredire….

« Flash-back » ou « retour de trip » : réminiscence des effets hallucinogènes du produit alors que le sujet n’est plus sous l’influence de celui-ci. Généralement brefs, ces « flash back » peuvent survenir chez certains consommateurs, des jours, des mois après la prise.

RESTER PERCHE AUX HALLUCINOGENES

(champis, LSD, 2CB…)
Bien que cela arrive rarement, il est possible de « rester perché » suite à une prise d’hallucinogènes. Cela signifie que la personne, plusieurs jours après sa consommation, n’a pas retrouvé son état de conscience d’avant la prise et ne colle plus vraiment à la réalité. Ces troubles psychiques sont graves. Ils semblent survenir d’autant plus chez les personnes dans un état de fragilité psychologique.

Que faire si un(e) pote est resté(e) perché(e) ? Il est important que la personne soit prise en charge médicalement, par des services
compétents, dans les plus brefs délais (le premier mois idéalement), certains troubles peuvent se régler s’ils sont pris en charge
précocement. Cette situation est très éprouvante pour l’entourage du pote en question (famille, amis, collègues…). En effet, il est souvent particulièrement difficile d’admettre la réalité de cette situation et de ce changement pour les proches.

ACCOUTUMANCE ET DEPENDANCE

« Accoutumance = tolérance (physiologique ou produit) + dépendance »
Tous les produits psycho-actifs peuvent engendrer une dépendance psychologique et /ou physique. La dépendance dite « psychique » est due aux liens complexes qui se tissent entre l’usager (ses attentes, ses manques, ses désirs), le produit et le contexte de vie. La dépendance dite « physique » est directement corrélée à un besoin physiologique pour soulager le corps face au manque du produit.
La dépendance s’installe bien souvent avant que l’usager ne s’en rende compte.

L’accoutumance aux champignons est faible ; la dépendance physique n’est pas avérée, mais la dépendance psychique peut être forte.

SURDOSE / OVERDOSE

Définition:
Intoxication qui peut survenir à la suite d’une consommation excessive du produit ou à la présence d’un produit de coupe
particulièrement toxique pouvant aller jusqu’à l’arrêt des fonctions vitales de l’organisme.

Il n’existe vraisemblablement pas d’overdose aux champignons hallucinogènes. Cependant, notamment en cueillant des champignons dans les bois, il peut arriver d’ingérer par erreur des champignons qui peuvent être mortels.

POUR REDUIRE LES RISQUES

Etre en bonne condition physique et mentale (fatigue, déprime ou faiblesse psychologique peuvent transformer le voyage
en cauchemar !)
Eviter d’avoir l’estomac trop plein, la digestion est fortement perturbée, il est cependant essentiel d’avoir mangé quelques heures avant de consommer pour éviter à l’organisme de s’épuiser. Après le voyage, manger des produits vitaminés et sucrés. A chaque nouveau produit, son test : une demi dose suffit pour tester les effets.
En cas de doute sur l’efficacité du produit, toujours espacer les prises d’au moins 2h permet d’éviter une montée violente et/ou la surdose.
Espacer les prises permet en outre d’éviter les risques d’accidents, dépendance et/ou troubles psychologiques
Les hallucinogènes peuvent pousser à des actes inconsidérés. L’environnement entier peut représenter un danger dans des états altérés de conscience.
Autant que possible, choisir un lieu calme et dont l’environnement présente le moins de danger pour effectuer la prise.
Rester vigilant, la proximité d’étendue d’eau, de précipice, de feu, la forte attirance pour les hauteurs (envie de grimper aux arbres, se pencher aux fenêtres…) provoquées par la prise d’hallucinogènes augmentent considérablement les risques d’accidents corporels..
Etre accompagné de personne(s) de confiance, de préférence expérimentée(s) et si possible et qui ne partage(nt) pas le même voyage permet d’éviter les accidents.
Toujours prévenir une personne avec qui l’on partagerait des champis des effets psychiques et physiques qui peuvent survenir.
Tout mélange avec d’autres substances (alcool, cannabis ou tout autre psychotrope) potentialise les effets et risques des champignons hallucinogènes et peut entraîner des effets inattendus.
La consommation de champis est très fortement déconseillée en cas de troubles /faiblesses psychologiques, problèmes rénaux et en période de déprime.
Fais tes choix, ne les impose pas aux autres !

RAPPEL
En France, l’usage et la détention de drogue sont interdits et sévèrement punis par la loi (les peines encourues pouvant aller jusqu’à 10 ans d’emprisonnement et 500 000€ d’amende cf : code pénal et code de la santé publique.

ENJEUX
L’interdit légal génère des risques spécifiques. En effet, le prix des drogues fixé par les dealers est élevé, certains usagers parviennent à gérer leur consommation, d’autres, pour faire face au coût de celle-ci, commentent des délits. De plus, par le seul fait que la consommation soit illégale, le consommateur qui souhaiterait avoir accès aux soins (autres que le sevrage) peut rencontrer des difficultés. Enfin, les réactions de rejet de l’entourage (famille, conjoint, ami-e-s, collègues, employeurs…) peuvent provoquer l’isolement social du consommateur. La répression de la consommation empêche par ailleurs un contrôle de la qualité des produits et produits de coupe qui peuvent représenter de réels dangers.