Cocaine

C’EST QUOI ? A QUOI CA RESSEMBLE ?

La cocaïne est extraite des feuilles du cocaïer. Elle appartient à la famille des stimulants et est un anesthésique local.

Noms utilisés : Coke, C, Cécé, Cès, Caroline, Blanche
Présentation : sous forme de poudre cristalline plus ou moins floconneuse, dans des tons de blanc selon les produits de coupe qu’elle contient.
Forme de consommation : majoritairement snifée, elle peut également être injectée ou fumée (crack/free base).

EFFETS RECHERCHES

Quelque soit la substance consommée, les effets dépendent à la fois du produit (dose, pureté…), de l’individu (ses attentes, son accoutumance, sa fréquence d’usage, son mode de consommation, ses caractéristiques psychiques et physiques…) et de l’environnement dans lequel se passe la prise.

Les effets peuvent comporter :
Stimulations intellectuelle et physique – Envie de communiquer (ou au contraire de s’isoler) – Euphorie, sentiment de puissance – Indifférence à la fatigue, la douleur et la faim – « Flash » intense et sensation de plane si la cocaïne est shootée ou si la fumée de la cocaïne-base est inhalée

Comme la plupart des substances psycho-actives, la prise de cocaïne comprend 3 phases. On retrouve ces trois phases que la cocaïne soit consommée en shoot, snifée ou fumée. Les effets, par contre, différent :

«Snif»
Montée : en quelques minutes
Plateau : euphorie, disparition des effets après 20mn à plusieurs heures selon la quantité et la qualité du produit snifé
Descente : sensation de fatigue, sentiment dépressif, crampe musculaire, paranoïa

«Shoot ou inhalation»
Montée : plus intense en quelques secondes
Plateau : euphorie, plus court qu’en snif (10mn environ)
Descente : idem que pour le snif avec des effets potentiellement accentués.

Physiologiquement, la pression artérielle, les rythmes cardiaque et respiratoire augmentent, ainsi que le taux de dopamine dans le cerveau.

« Flash » : montée rapide des effets physiques et psychiques, lors d’une injection intraveineuse ou d’inhalation de cocaïne base qui se traduit par une sensation soudaine de chaleur irradiante (5 à 10 sec. au moment où la cocaïne atteint le cerveau).

LES EFFETS C’EST AUSSI

A plus ou moins long terme, l’usage régulier de cocaïne peut provoquer des insomnies, une instabilité d’humeur voire des troubles psychiques (paranoïa, hallucination, anxiété, dépression).

La consommation de cocaïne peut freiner l’éjaculation, provoquer une impuissance passagère, diminuer la production de spermatozoïdes.
La cocaïne, comme d’autres produits psycho-actifs, peut provoquer un assèchement des muqueuses génitales. Si tu consommes régulièrement, ton cycle menstruel peut être perturbé (possible aménorrhée = arrêt des règles), mais sache que même en l’absence de règles, tu peux toujours tomber enceinte. La consommation de substances psycho-actives peut altérer l’efficacité de ta pilule contraceptive. La cocaïne est un produit vasoconstricteur. Consommée régulièrement, elle crée un risque de mort interne du foetus.
La consommation de cocaïne peut provoquer des troubles des rythmes cardiaque et respiratoire. C’est un produit neurotoxique et hépatotoxique.
La cocaïne achetée en France est coupée avec d’autres produits : sucres divers, phénacétine, caféine, lidocaïne, lactose pour les plus fréquents, et parfois avec certaines substances dont on ne connait ni la nature ni les dangers. Certains produits de coupe peuvent être psycho-actifs et provoquer des effets non attendus.

ACCOUTUMANCE ET DEPENDANCE

« Accoutumance = tolérance (physiologique ou produit) + dépendance »
Tous les produits psycho-actifs peuvent engendrer une dépendance psychologique et /ou physique. La dépendance dite « psychique » est due aux liens complexes qui se tissent entre l’usager (ses attentes, ses manques, ses désirs), le produit et le contexte de vie. La dépendance dite « physique » est directement corrélée à un besoin physiologique pour soulager le corps face au manque du produit.
La dépendance s’installe bien souvent avant que l’usager ne s’en rende compte.

L’accoutumance à la cocaïne est très importante, une consommation régulière se traduira donc le plus souvent par une augmentation importante des doses consommées pour obtenir des effets similaires à ceux des premières prises.
A ce jour, il existe une controverse sur l’existence ou non d’une dépendance physique à la cocaïne, la dépendance psychique est par contre extrêmement forte. On parle de « craving » (fait d’avoir, après une prise, l’envie incontrôlable de consommer à nouveau). Ce phénomène concerne particulièrement les personnes inhalant la fumée du crack ou de cocaïne base.

SURDOSE / OVERDOSE
Définition:
Intoxication qui peut survenir à la suite d’une consommation excessive du produit ou à la présence d’un produit de coupe
particulièrement toxique pouvant aller jusqu’à l’arrêt des fonctions vitales de l’organisme.

La dose dangereuse ou mortelle varie en fonction de chaque individu : une personne avec une certaine accoutumance peut consommer une dose potentiellement mortelle pour un non consommateur.
L’OD de coke est très rapide : arrêt cardiaque (moins de 3 minutes)
Les risques d’overdose existent avec la cocaïne quelque soit le mode de prise (snif, injection, fumer…).
Les risques d’OD sont accrus si :
Mélange cocaïne + alcool ou médocs – première prise – reprise de consommation après un arrêt temporaire (cure, incarcération) – produit de provenance différente que celui consommé habituellement – prise d’une quantité trop importante.

En cas d’overdose : restez calme. Mettre la personne en Position Latérale de Sécurité (sur le côté) pour éviter l’étouffement, prévenir les secours (15 SAMU, 18 Pompiers, 112 depuis un portable même sans crédit). Seules infos nécessaires : l’état de la personne + lieu précis où elle se trouve. Une fois le personnel médical sur place, signalez lui les produits consommés, il est tenu au secret professionnel.

POUR REDUIRE LES RISQUES

Consommer seulement quand on se sent en forme et d’une humeur équilibrée. Renoncer à consommer si on ressent des craintes ou des doutes.
A chaque nouveau produit, son test : une demi dose suffit pour tester les effets.
En cas de doute sur l’efficacité du produit, toujours espacer les prises d’au moins 2h permet d’éviter une montée violente et/ou la surdose. Espacer les prises permet en outre d’éviter les risques d’accidents, dépendance et/ou troubles psychologiques
Le partage des pailles, seringues + petits matériels d’injection ainsi que les embouts de pipes = risques de transmission hépatites et/ou VIH. Autant que possible, utilisez du matériel propre et à usage unique.
Chaque mode de consommation comporte des risques qui lui sont propres (dans le cas de l’injection ou l’inhalation, ceux ci sont plus importants), pour les réduire au maximum :
En cas sniff : surface propre ; paille perso ; produit bien écrasé. Sniffer provoque des micro-lésions nasales, se rincer le nez avec de l’eau et/ou du sérum physiologique permet d’entretenir ses sinus
En cas de shoot : seringue et petits matériels à usage unique = ( des risques de « poussières » et d’infections. Chauffe du mélange = perte de 99 % du principe actif. C’est est un anesthésiant : pas de douleur mais risque d’abcès en cas d’injection hors de la veine.
En cas de fume : le bicarbonate de soude est moins nocif que l’ammoniac pour baser. Mieux vaut utiliser une pipe en pyrex qu’en verre ou en plastique dont la combustion est moins nocive. De même, l’utilisation d’une grille en fil de fer est moins nocive que l’alu couvert de cendres. Risque de transmission de l’hépatite C par l’embout des pipes et les micro-lésions sur les lèvres.
La consommation de produits psycho-actifs entraîne une modification des perceptions, de l’attention, de la concentration… Restez vigilant lorsque vous devez entreprendre des activités à responsabilités surtout lorsqu’elles impliquent les autres.
Fais tes choix, ne les impose pas aux autres !
Autant que possible prévoir un temps de repos suffisant après la prise pour récupérer (souvent descente = déprime, épuisement)
Attention à la désinhibition et en cas de rapports sexuels, bien penser au gel et aux préservatifs (pour éviter la rupture de préservatif) qui permettent de se protéger efficacement du VIH et autres IST.
Mieux vaut éviter les mélanges avec d’autres substances (alcool, autres produits) et rester vigilant sur les quantités de cocaïne absorbées, quelque soit la façon dont elle est consommée.
Cocaïne + MDMA : leurs effets psychotropes s’annulent ! Les effets ressentis sont faibles mais l’accumulation de stimulants augmente les risques d’arrêt cardiaque.
La prise de cocaïne est déconseillée aux personnes souffrant de problèmes cardiaques, respiratoires, d’épilepsie, d’hypertension.

RAPPEL
En France, l’usage et la détention de drogue sont interdits et sévèrement punis par la loi (les peines encourues pouvant aller jusqu’à 10 ans d’emprisonnement et 500 000€ d’amende cf : code pénal et code de la santé publique.

ENJEUX
L’interdit légal génère des risques spécifiques. En effet, le prix des drogues fixé par les dealers est élevé, certains usagers parviennent à gérer leur consommation, d’autres, pour faire face au coût de celle-ci, commentent des délits. De plus, par le seul fait que la consommation soit illégale, le consommateur qui souhaiterait avoir accès aux soins (autres que le sevrage) peut rencontrer des difficultés. Enfin, les réactions de rejet de l’entourage (famille, conjoint, ami-e-s, collègues, employeurs…) peuvent provoquer l’isolement social du consommateur. La répression de la consommation empêche par ailleurs un contrôle de la qualité des produits et produits de coupe qui peuvent représenter de réels dangers.