Drugmix

En soirée, l’association de substances psycho-actives est fréquente. Chaque mélange comporte des risques mais certains, plus dangereux que d’autres, sont à éviter.
Lors de mélanges, le consommateur s’expose aux effets de chacun des produits mais aussi aux interactions possibles entre eux.
Les produits psychotropes peuvent être classés en 3 grandes catégories selon leurs effets sur le système nerveux central (cerveau + moelle épinière).

LES STIMULANTS
(amphétamine, ecstasy (MDMA), cocaïne, guarana, enery drink, café….)

Ils augmentent l’activité de l’organisme. Ils agissent sur le système nerveux central qui régule les fonctions vitales. Cette suractivité peut provoquer une surchauffe de l’organisme (hyperthermie, déshydratation…), des malaises, un emballement du rythme cardiaque pouvant conduire à un arrêt cardiaque et à la mort.

Mélange cocaïne + ecstasy : les effets des 2 produits ont tendance à se neutraliser, mais les propriétés stimulantes des 2 produits agissent sur l’organisme (accélération du rythme cardiaque).

LES DEPRESSEURS
(alcool, GHB, kétamine, benzodiazépines, opiacés (héroïne, opium, rachacha, méthadone, morphine, skénan, codéine…)

Ils ralentissent l’activité de l’organisme et des fonctions vitales. Ce ralentissement peut provoquer des pertes de connaissances, le glissement dans un sommeil profond, le coma. Le décès peut advenir suite à une dépression respiratoire et un arrêt cardiaque.

Médicaments de substitution aux opiacés
Les personnes sous traitement de substitution ou usagers quotidiens d’opiacés devront être particulièrement vigilants.
Sous traitement de Buprénorphine HD (Subutex et les génériques), les effets des opiacés consommés risquent d’être amoindris voire nuls.
Sous traitement à la Méthadone (ou opiacés), l’usage de Buprénorphine HD peut entraîner un effet de manque.

Mélange Méthadone + Subutex = crise de manque violente et insoulageable. Il faut attendre au moins 48 à 72h après la prise de Méthadone pour consommer du Subutex ou ses génériques.

LES PERTURBATEURS (hallucinogènes)
(cannabis, LSD, Champignons, cactus, datura, mescaline, salvia, ketamine…)

Ils ont un double effet et peuvent à la fois accélérer ou ralentir les processus de l’organisme. Au-delà des risques avérés d’intoxication (surdosage) pouvant provoquer entre autres des vomissements et des empoisonnements graves, les perturbateurs exposent à des risques de mise en danger de soi et des personnes. Ces risques sont liés aux interactions avec l’environnement (distorsion de la réalité, hallucinations…), à des montées de panique, d’angoisse (bad trip) et des problèmes d’ordre psychiatriques (risques accrus chez les personnes fragilisées psychiquement).

LES MELANGES

Le mélange de différents produits d’une même catégorie (même types d’effets) se cumulent (sauf exceptions rares) et donc les risques d’overdose sont importants.
Le mélange de produits en dehors d’une même catégorie expose aux risques liés à chaque substance mais aussi aux interactions des différentes substances entre elles. Ces mélanges créent le plus souvent une neurotoxicité plus importante

ACCOUTUMANCE ET DEPENDANCE

Alcool
Bien que l’usage de ce produit psychotrope soit légal et très souvent banalisé dans notre société, sa consommation comporte de nombreux risques notamment quand il est associé à d’autres substances et/ou médicaments.

L’alcool peut potentialiser (augmenter) les effets sur l’organisme (donc les risques) de tous les produits avec lesquels il est mélangé. Mais rien n’est prévisible sur la façon dont il va altérer les effets des autres substances. A savoir que la neurotoxicité des mélanges avec l’alcool est importante ( 1 + 1 = ??) ex : Alcool + MDMA/ecstasy : hépato-toxicité très élevée.

Produits de coupe et excipients

Les produits de coupe utilisés par les dealers ne sont pas tous neutres (sans méfaits) et certains peuvent être dangereux pour la santé des consommateurs. De plus, certains produits de coupe deviennent particulièrement nocifs pour l’organisme lorsqu’ils sont mélangés et peuvent provoquer des accidents.
Les « drogues » étant illégales, aucun contrôle de pureté ou de dosage n’est effectué sur leur composition. Chaque mélange de produits psycho-actifs induit des risques (décrits plus haut) auxquels s’ajoutent les risques d’interactions des produits de coupe entre eux mais aussi avec les substances psychotropes.

Comme pour toute consommation de drogues, une conduite de prudence est à tenir surtout lorsqu’elle concerne des mélanges.
Il est conseillé de fractionner les produits inconnus ou d’une provenance non identifiée afin d’en vérifier les effets sur son organisme et ainsi éviter les désagréments ou les accidents.

MELANGE DEPRESSEURS ET STIMULANTS

Mélanger des produits ayant des effets « contraires » = les produits peuvent se neutraliser. Le consommateur risque un surdosage d’un des produits ou des deux car il ressentira moins les effets et aura tendance à en consommer plus et/ou plus fréquemment.

Ce mélange est souvent utiliser pour compenser les désagréments du produit opposé.
Stimulant sur dépresseur : pour rester alerte tout en ayant les effets anesthésiants et apaisants du dépresseur
Dépresseur sur stimulant : pour apaiser la tension tout en ayant les effets excitants et d’éveil du stimulant.
Les produits n’ayant pas les mêmes durées de vie, d’effets, le consommateur aura tendance à répéter ses consommations de façon alternée afin de conserver les effets des deux catégories de produits. Les risques d’overdose sont donc beaucoup plus élevés.

Speedball (cocaïne = stimulant + héroïne = dépresseur) = risque d’overdose à l’héroïne important (les effets des substances se contrebalancent jusqu’à dissipation des effets de la cocaïne plus courts que ceux de l’héroïne.

MELANGE PERTURBATEURS ET DEPRESSEURS

Les dépresseurs sont souvent utilisés sur les perturbateurs pour apaiser les montées d’angoisse ou modérer les débuts d’effets ressentis comme trop intenses.
La distorsion de la réalité induite par la consommation de perturbateurs peut rendre hasardeux le dosage du dépresseur et donc exposer le consommateur à des accidents liés au surdosage.

MELANGE PERTURBATEURS ET STIMULANTS

Les stimulants sont souvent utilisés sur les perturbateurs pour renforcer les stimulations physiques et psychiques et accélérer la survenue des effets du perturbateur.
Lors de ces mélanges, les risques de bad-trip et de détresse psychique sont nettement accrus. Dans ce cas, certains usagers sont tentés de compenser ces effets par la prise de dépresseurs.

A chaque mélange, à chaque nouvelle consommation, son test !

TRAITEMENTS ET MEDICAMENTS

En cas de traitement médical ou de consommation de médicaments dans les dernières 48h, il est déconseillé de consommer des produits et encore plus de mélanger des substances psychotropes.
Pour certains médicaments, l’association avec d’autres substances psychotropes est particulièrement nocive, c’est souvent le cas avec l’alcool. Il est possible de se renseigner auprès d’un médecin, pharmacien ou sur la notice du médicament.

Un médecin sera en mesure de conseiller sur les usages et les produits à proscrire en fonction du traitement suivi. Il est de surcroît tenu au secret médical. De même, un médecin de confiance pourra conseiller à propos d’une consommation de psychotropes si elle est évoquée en consultation.

Certains médicaments anti-douleurs contiennent des opiacés (ex Efferalgan codéiné, skénan…)

RAPPEL
En France, l’usage et la détention de drogue sont interdits et sévèrement punis par la loi (les peines encourues pouvant aller jusqu’à 10 ans d’emprisonnement et 500 000€ d’amende cf : code pénal et code de la santé publique.

ENJEUX
L’interdit légal génère des risques spécifiques. En effet, le prix des drogues fixé par les dealers est élevé, certains usagers parviennent à gérer leur consommation, d’autres, pour faire face au coût de celle-ci, commentent des délits. De plus, par le seul fait que la consommation soit illégale, le consommateur qui souhaiterait avoir accès aux soins (autres que le sevrage) peut rencontrer des difficultés. Enfin, les réactions de rejet de l’entourage (famille, conjoint, ami-e-s, collègues, employeurs…) peuvent provoquer l’isolement social du consommateur. La répression de la consommation empêche par ailleurs un contrôle de la qualité des produits et produits de coupe qui peuvent représenter de réels dangers.