Modes de conso

Les produits psychotropes peuvent être consommés de différentes façons : snif, fume, injection, gobage. Chaque mode de prise comporte des risques qui lui sont propres. Toutefois, ceux ci peuvent être amoindris par l’adoption de quelques réflexes simples. Dès qu’il y a consommation de produits, le risque zéro n’existe pas.
D’autres formes de risques tels que ceux liés au produit en lui-même, à l’environnement, à l’état psychique et physique de l’usager sont générés par la consommation de produits bien qu’il n’en soit pas fait état dans ce document.

Pour réduire les risques infectieux et les dommages des veines, des parois buccales, nasales et des voies respiratoires, il est conseillé d’éviter la répétition d’un mode de prise. Cela permet également de réduire les risques de dépendance au geste (de fumer, snifer ou s’injecter).

SNIFF
EFFETS RECHERCHES
Utiliser un support différent et/ou nettoyé pour chaque produit évite les mélanges et les interactions non voulues.
L’utilisation d’un papier propre pour faire une paille réduit les risques d’infection (les billets de banque sont à proscrire).

Snifer provoque des micro-lésions nasales :
Plus le produit est finement écrasé moins les parois nasales sont endommagées.
Alterner entre ses deux narines et y enfoncer la paille suffisamment profondément permet de préserver les parois nasales.
Se rincer le nez régulièrement avec de l’eau propre et/ou du sérum physiologique + de la crème cicatrisante avant de se coucher entretient les fosses nasales.

Partager sa paille = risque de contaminer ou d’être contaminé par l’hépatite C.

Snifer peut occasionner des dommages et infections des voies respiratoires (nez, gorge..)

FUMER UNE PIPE ou CHASSER LE DRAGON

Les pipes à crack sont généralement en verre ou en plastique. Chasser le dragon se fait sur une feuille d’aluminium avec une paille.

Fumer provoque des micro-lésions sur les lèvres :
Partager son embout à pipe = risque de contaminer ou d’être contaminé par l’hépatite C.

Il est possible de se procurer ou de fabriquer des embouts pour un usage unique.
Bien rincer le caillou de coke permet d’inhaler moins de vapeurs toxiques.
Les combustions émanant du bicarbonate de soude sont moins nocives que celles provenant de l’ammoniac.

Pour les pipes :

Les combustions émanant du pyrex sont moins nocives que celles émanant du verre. Celles du verre sont moins nocives que celles émanant du plastique.
Les combustions émanant des fils de fer sont moins nocives que celles émanant des cendres et de l’aluminium.

Fumer (pipe ou dragon) peut occasionner des dommages et infections des voies respiratoires (gorge, poumons…)

INJECTION ou SHOOT

Partager les seringues et petits matériels d’injection (même le garot) = risque de contaminer ou d’être contaminé par l’hépatite C, B et le VIH.

Usage unique du matériel :
Diminution des risques de « poussières » et d’infections
Aiguille en bon état = point d’injection plus petit = meilleure cicatrisation.
Changer de point d’injection à chaque shoot permet de préserver son capital veineux.
Pour diluer l’héroïne : utiliser de l’acide citrique plutôt que du jus de citron évite les bactéries et germes.
Fixer le garot au plus près du point d’injection permet de mieux visualiser la veine.
Pour filtrer, les Stérifilt sont plus efficaces que le coton et retiennent moins de produit.

Lors de l’utilisation d’un coton, le fait de piquer à plusieurs reprises dans celui-ci ébrèche le biseau de l’aiguille.

Nettoyer la zone d’injection avec un tampon d’alcool réduit les risques d’injection et prépare la peau à l’injection.
Appliquer une crème cicatrisante régulièrement permet d’éviter les cicatrices et de préserver son capital veineux.

Injecter peut détériorer le système veineux + risques de « poussières » et d’infections.

GOBAGE

Le LSD et les amphétamines sont corrosifs pour les muqueuses buccales.

Avaler le cachet ou le buvard tout rond avec de l’eau au lieu de le sucer permet d’éviter les lésions à l’intérieur de la bouche. De même, tous les produits sous forme de poudre ou de cristaux peuvent être emballés dans du papier à cigarette (parachute) pour être avalés tout rond.
Gober des produits provoque une forte acidité dans l’estomac. Cela peut induire des remontées qui sont nocives pour l’intérieur de la bouche, surtout en cas d’usage répété.

Tout produit gobé doit être digéré avant que l’on puisse en ressentir les effets. Ce processus peut être long, surtout lorsque l’estomac est plein.
Attendre suffisamment longtemps avant de pouvoir affirmer que le produit est inactif.

Gober comporte des risques de détérioration des gencives, dents, muqueuses buccales et de l’estomac.

RAPPEL
En France, l’usage et la détention de drogue sont interdits et sévèrement punis par la loi (les peines encourues pouvant aller jusqu’à 10 ans d’emprisonnement et 500 000€ d’amende cf : code pénal et code de la santé publique.

ENJEUX
L’interdit légal génère des risques spécifiques. En effet, le prix des drogues fixé par les dealers est élevé, certains usagers parviennent à gérer leur consommation, d’autres, pour faire face au coût de celle-ci, commentent des délits. De plus, par le seul fait que la consommation soit illégale, le consommateur qui souhaiterait avoir accès aux soins (autres que le sevrage) peut rencontrer des difficultés. Enfin, les réactions de rejet de l’entourage (famille, conjoint, ami-e-s, collègues, employeurs…) peuvent provoquer l’isolement social du consommateur. La répression de la consommation empêche par ailleurs un contrôle de la qualité des produits et produits de coupe qui peuvent représenter de réels dangers.